Tu parles sûrement de l’encre invisible qu’on obtient avec du jus de citron 🙂
C’est un petit classique de chimie simple à faire chez soi. Voilà comment procéder :

Matériel

• Un citron (ou du jus de citron déjà prêt)

• Un peu d’eau

• Un pinceau fin, un coton-tige ou un cure-dent

• Une feuille de papier blanc

• Une source de chaleur douce (fer à repasser, sèche-cheveux, ampoule à incandescence, plaque tiède…)

Étapes

1. Prépare l’encre
   Presse un citron. Mélange quelques gouttes de jus avec un peu d’eau (ça rend l’écriture plus fluide).

2. Écris ton message
   Trempe ton coton-tige ou pinceau dans le jus et écris sur la feuille.
   → Quand c’est sec, le texte devient quasiment invisible.

3. Révèle le message
   Approche doucement la feuille d’une source de chaleur (⚠️ attention à ne pas brûler le papier).
   → Le texte va brunir et apparaître : le jus de citron contient des substances organiques qui se caramélisent plus vite que le papier.

Explication rapide

• Le jus de citron est acide et contient du sucre et d’autres molécules organiques.

• Quand on chauffe, ces composés s’oxydent et brunissent avant que le papier ne brûle → ce contraste fait apparaître l’écriture.

• Sans chaleur, ça reste invisible.

👉 Veux-tu que je te propose aussi une variante “encre qui disparaît d’elle-même” (par réaction chimique), ou bien tu voulais juste la version “citron + chaleur” ?

Bonne question 👍

Avec le jus de citron chauffé, malheureusement ce n’est pas réversible : une fois que le texte a noirci, c’est une oxydation/carbonisation irréversible du sucre et des composés organiques. On ne peut pas faire redevenir la feuille blanche.

Mais :

Il existe des encres dites “disparaissantes” ou “réversibles” qui fonctionnent différemment du jus de citron :

1. Encres à base d’indicateurs de pH

   • Exemple : phénolphtaléine (incolore en solution acide, rose en basique).

   • Tu peux écrire avec une solution basique contenant de la phénolphtaléine → le texte est visible.

   • Si on expose ensuite à un acide volatil (ou à l’air), la couleur disparaît → et peut être réactivée en réexposant à une base.
     ✅ Réversible plusieurs fois.

2. Encres thermochromiques

   • Utilisées dans les stylos “Frixion” par exemple.

   • L’écriture disparaît par chauffage (≈60 °C), et peut réapparaître si on refroidit la feuille (par congélateur, ≈ –10 °C).
     ✅ Réversible par température.

3. Encres photochromiques

   • Certaines encres changent de couleur sous la lumière UV et redeviennent invisibles après.

   • Réversible tant que le pigment garde sa stabilité.

👉 Donc avec le citron, non (juste une révélation unique).
Mais si ton but est vraiment une encre qui disparaît/réapparaît, je peux te décrire une recette simple maison d’encre pH réversible.

Veux-tu que je t’en propose une version facile à réaliser avec des produits du quotidien (vinaigre, bicarbonate, chou rouge par exemple) ?

Ah, là tu passes dans la cour des grands 😎 → l’encre électrochromique.
C’est bien différent du jus de citron : au lieu de jouer avec la chaleur ou le pH, on contrôle la couleur avec une tension électrique.

Principe

• Une molécule (ou un matériau) change d’état d’oxydation quand on applique un courant → ça modifie son absorption de la lumière.

• Quand on inverse la polarité, la molécule revient à son état initial → la couleur disparaît.

• C’est totalement réversible et utilisable des centaines/milliers de fois.

Exemples de matériaux électrochromiques

1. Oxydes métalliques

   • Le plus connu : WO₃ (oxyde de tungstène).

   • Transparent au repos, devient bleu quand on applique une tension.

   • Utilisé dans les vitrages “intelligents” et lunettes solaires à teinte variable.

2. Polymères électroactifs

   • Exemple : polyaniline, polypyrrole, PEDOT:PSS.

   • Ce sont des polymères conducteurs qui changent de couleur sous faible tension (1–3 V).

3. Colorants organiques redox

   • Certaines molécules colorées peuvent être utilisées dans des électrolytes gélifiés → on parle parfois d’”encres électrochromiques imprimables”.

Application en “encre”

• On peut imprimer une couche mince de matériau électrochromique (ex. PEDOT:PSS sur cellulose ou WO₃ nanoparticulaire).

• Ajouter une électrolyte gélifiée (ex. hydrogel avec sel ou polymère conducteur).

• Mettre deux électrodes transparentes (ITO ou graphène, ou même carbone imprimé).

• Résultat : en appliquant 1–3 V, l’écriture apparaît → et disparaît quand on relâche/inverse.

⚡ Avantage :

• Très basse tension (piles bouton suffisent).

• Réversible quasi à l’infini.

• Compatible avec substrats souples (ton domaine cellulose 😉).

❗ Limite :

• Nécessite une structure de “cellule électrochromique” (pas aussi simple qu’un jus de citron).

👉 Veux-tu que je t’explique une recette simple de test labo-maison (genre avec PEDOT:PSS ou bleu de Prusse) pour écrire un motif électrochromique réversible sur papier, ou tu préfères que je reste sur une explication conceptuelle ?

Très bonne piste 👌

Oui, l’oxyde de tungstène (WO₃) est le matériau électrochromique le plus étudié depuis les années 1970. Il existe déjà sous plusieurs formes utilisables comme “encre”, mais sa production maison simple n’est pas évidente.

1. Est-ce que ça existe déjà en “encre” ?

✅ Oui :

• Des laboratoires et certaines entreprises proposent des suspensions colloïdales de nanoparticules de WO₃ qu’on peut déposer par sérigraphie, jet d’encre, spin-coating ou spray.

• C’est déjà utilisé dans des prototypes d’afficheurs flexibles et de vitrages électrochromes imprimés.

Exemple : “WO₃ nanoparticle ink” ou “tungsten oxide sol” (solutions colloïdales aqueuses ou alcooliques).

2. Est-ce facile à produire soi-même ?

Ça dépend du niveau :

⚗️ En labo avancé

• Préparation courante : sol-gel.

  • Dissoudre un précurseur comme tungstate d’ammonium (APT) dans de l’eau.

  • Acidifier → formation d’un gel tungstique.

  • Séchage et calcination → WO₃ nanoparticulaire.

• Ensuite on disperse la poudre dans un liant/polymère conducteur pour en faire une encre.

• → Relativement simple pour un labo de chimie, mais demande des produits chimiques spécifiques et un four de calcination.

🏠 À la maison / DIY

• Produire directement une encre WO₃ réversible est très difficile :

  • Les poudres de tungstène ne sont pas faciles à obtenir.

  • Nécessite un traitement thermique élevé (300–500 °C) pour former les oxydes corrects.

• Donc ce n’est pas “facile maison” comme avec des encres pH ou thermochromiques.

3. Alternatives plus accessibles

Si tu veux tester l’électrochromisme de façon facile et reproductible sans manip lourdes, il existe des encres à base de Bleu de Prusse (Prussian Blue / ferri-férocyanure) :

• C’est un pigment ancien, disponible comme colorant.

• Il est électrochromique, réversible et fonctionnel à basse tension (±0,5–1 V).

• Beaucoup plus simple que le tungstène pour faire un test sur papier conducteur.

✅ Donc :

• Oui, les encres WO₃ existent, mais elles sont plutôt destinées aux labos/industriels (ou à acheter prêtes).

• Produire du WO₃ sous forme d’encre “maison” n’est pas trivial.

• Pour expérimenter le concept électrochromique, le Bleu de Prusse est beaucoup plus accessible.

Veux-tu que je te prépare un petit protocole pratique “papier + encre électrochromique” avec Bleu de Prusse pour tester immédiatement le principe avant d’aller vers le tungstène ?